Après les magasins, ce sont les marques qui vont se mettre au Click & Collect

Acheter sur internet, retirer son produit en magasin. Et si demain cela se faisait directement depuis le site des marques ?

 

Voilà l’avenir du « click and collect » tel que le voit Thomas Le Guyader l’expert cross canal de la société Smart Traffik (anciennement Evoke), éditeur de solution « web to store ». La société Smart Traffik est un pionnier du « click and collect ».
Voilà deux ans déjà qu’elle propose une application qui permet aux entreprises de commerce de gérer les différents aspects de leur stratégie « web to store ». Smart TraffiK permet en effet de mettre à jour ses points de vente dans les différents annuaires (Pages Jaunes…), de mettre en place sur les sites internet des enseignes des modules de cartographie pour trouver les magasins les plus proches, de localiser les produits dans les magasins à proximité, de réserver son produit en ligne ou encore de prendre un rendez-vous avec un conseiller dans une boutique.
Les clients de Smart Traffik ? Carrefour, Auchan, Louis Pion, Bouygues Telecom ou encore VideoFutur et Celio.

L’enseigne textile a d’ailleurs raccourci à 30 minutes la mise en disponibilité du produit en magasin, après une commande web. Une première.

Celio joue la différenciation sur le cross canal.

Alors que les sites marchands de ses concurrents restent embryonnaires, H&M n’ayant par exemple inauguré son site e-commerce que récemment, le distributeur français appuie sur l’accélérateur pour doper son service déjà existant de click and collectDorénavant, Celio promet à ses clients la mise à disposition de leur produit en magasin 30 minutes après l’achat web.

La disponibilité, ou non, du produit en stock est indiquée sur le site web marchand. Le produit est alors réservé par le client, qui peut l’essayer s’il le souhaite en magasin, avant de le payer.

Selon Celio, ses ventes « online » ont augmenté de 52% l’an dernier.

Après avoir converti les enseignes, Thomas Le Guyader, l’expert cross canal de la société vise de nouveaux clients : les marques. Interview.

LSA : LES ENSEIGNES DE GRANDE DISTRIBUTION PROPOSENT DES SERVICES DE « CLICK AND COLLECT », POURQUOI UTILISERAIENT-ELLES VOS SOLUTIONS ?

Thomas Le Guyader : D’abord il faut remercier ces enseignes car ce sont elles qui ont permis aux consommateurs de s’habituer à ce type de services. Mais même si la grande distribution utilise souvent des technologies conçues en interne, de nombreuses enseignes réfléchissent à externaliser ce type de services. Pourquoi ? Parce que nos solutions sont plus légères que les leurs. Un exemple avec Bouygues Telecom : avant leur site mobile ne proposait qu’un catalogue de téléphones mobiles. Il leur a suffi d’implémenter Smart Traffik comme un widget pour offrir à leurs clients un service de localisation des produits et des magasins sans refondre tout leur site.

LSA : QUELS SONT AUJOURD’HUI VOS CLIENTS POTENTIELS ?

T.L-G. : Nous sommes présents dans la grande distribution, l’automobile et le textile. Nous entrons aujourd’hui dans une deuxième phase qui est celle des marques. Ce sont elles qui dans les prochains mois vont reprendre la main et attirer les clients dans les magasins à proximité. Par exemple : je suis sur le site d’un fabricant de téléviseurs et je peux cliquer sur un bouton qui me permette de savoir où je peux trouver à proximité le modèle qui m’intéresse. Voire le réserver. On passe ainsi du « store locator » au « dealer locater ». Nous avons monté il y a quelques mois une petite opération avec Tefal et Simply Market et nous travaillons avec une grande marque de cosmétique pour un lancement de ce type à la rentrée de septembre.

LSA : LE « CLICK AND COLLECT » PERMET DE GÉNÉRER DU TRAFIC EN MAGASIN DURANT LES PÉRIODES CREUSES. EST-IL INCOMPATIBLE AVEC LES PÉRIODES DE FLUX IMPORTANT COMME LES SOLDES ?

T.L-G. : C’est ce que pensent les enseignes. En général, elles retirent la fonction « click and collect » durant ces périodes de fort trafic en magasin. Elles craignent que les clients réservent 12 produits en ligne et ne viennent en payer que deux ou trois en magasins. Mais nous pensons que ce n’est pas forcément vrai. Aujourd’hui, les clients sont en moyenne sur 1,3 produit acheté lorsqu’ils font du « click and collect ». Nous avons fait un test avec Bouygues Telecom. Nous leur avons proposé les premières soldes « web to store ». Nous avons créé pour eux un mini-site dédié aux soldes. Lorsque le client arrivait sur le site, il était géo-localisé et on lui indiquait les différents mobiles disponibles dans les boutiques Bouygues Télécom alentours. L’opération s’est arrêtée au bout de trois semaines car tous les stocks étaient épuisés. La preuve que solde et « click and collect » ne sont pas incompatibles…

 

Sources : LSA-Conso par Frédéric Bianchi et Florent Maillet